Principe de l'Approche par les Outils

Le travail intellectuel a besoin d'outils appropriés pour chaque catégorie de travail.

Par exemple, on demande aux élèves de la classe de cinquième, ce travail:

«Formez le participe passé des verbes suivants et employez-le avec un nom féminin, puis avec un nom masculin: écrire; servir; ouvrir; rendre; joindre; devoir.»

Comment les élèves pourront-ils le faire s'ils ne savent rien sur le participe passé, sur l'accord du participe passé? Ces élèves pourraient être plus à l'aise nous semble-t-il devant l'exercice, s'ils ont pris conscience (par exemple) que l'accord du participe passé est "l'outil" qu'il faut utiliser pour le travail.

Ou on demande à un statisticien de "faire des enquêtes et de déterminer le taux d'inflation dans un pays!" Comment celui ci pourra-t-il le faire s'il ne dispose pas d'outils intellectuels appropriés? Comment pourra-t-il en disposer si on ne lui a pas enseigné que pour un tel travail il faut utiliser cet outil ? Qui le lui dira si nous ne sommes pas conscients que cette notion que nous lui enseignons, est un outil pour un travail d'aujourd'hui et de demain?

Ainsi, nous sommes d'accord avec les partisans de l'Approche par les Compétences, notamment PERRENOUD qui s'interroge :
«De quoi les jeunes auront-ils besoin pour affronter le siècle qui s'annonce? De savoirs, sans doute. Mais de savoirs vivants, mobilisables dans la vie au travail et hors travail, susceptibles d'être transférés, transposés, adaptés aux circonstances, partagés, bricolés. L'idée de compétence n'affirme rien d'autre que le souci de faire des savoirs scolaires des outils pour penser et pour agir» [PERRENOUD 1999].

Toutes fois nos compétences actuelles dépendent de comment les outils dont nous nous servons aujourd'hui, nous ont été transmis par nos formateurs, nos enseignants et nos maîtres.

La compétence s'observe à travers un travail, une activité, qu'il soit physique spirituel ou intellectuel. C'est donc par mon travail que je suis jugé compétent ou incompétent, il faudra alors (à notre avis) que je dispose des outils appropriés (physiques, spirituels ou intellectuels) et que je sache m'en servir pour mon travail.

Par exemple, un médecin qui ne prescrit à chaque maux de ventre que de l'intétrix par exemple ne verra personne aller vers lui un jour pour des maux de ventre.

Fort heureusement nous prenons le soin d'utiliser les outils intellectuels qui sont restés à notre disposition (soit en mémoire, soit dans des documentations) pour faire le travail. C'est pourquoi par exemple les médecins, les infirmierss, ne prescrivent pas systématiquement le même produit pour la même maladie parce qu'ils disposent d'assez d'outils intellectuels pour discerner qu'il faut prescrire tel produit et non tel autre. De même les ingénieurs ne construisent pas systématiquement le même pont par exemple sur chaque route ; etc.....

L'Approche par les Outils ne vise pas autre chose que ça: à savoir,
"mettre à la disposition des élèves, des apprenants, des outils intellectuels appropriés pour faire le travail intellectuel d'aujourd'hui et de demain."

Le principe de l’approche par les outils consistera alors :

  1. Placer l’élève devant un travail intellectuel dont l’outil nécessaire pour exécuter ce travail est le nouveau savoir. L’élève après avoir identifié et compris le travail qui lui est demandé,      essayera d’identifier le « titre » du savoir et non le savoir car il ne sait pas. (C’est souvent une définition, une propriété ou un théorème, …). Il comprendra alors que ce nouveau savoir lui est  indispensable pour exécuter le travail demandé.
  2. Lui présenter alors le savoir sous forme d’outil.
  3. Exécuter ensuite le travail sous le contrôle de l’enseignant.

Il s'agira alors pour les enseignants, les encadreurs pédagogiques, les responsables de l'éducation, les partenaires de l'éducation, les élèves, les étudiants, etc.... de prendre conscience que les savoirs dispensés dans nos écoles, dans nos établissements, dans nos universités, dans nos écoles de formation,.... ne sont autres choses que des outils; des outils efficaces, vivants, mobilisables en classe et hors de la classe, à l'école et hors de l'école, au travail et hors du travail; des outils susceptibles d'être transférés, transposés, adaptés aux circonstances, partagés, bricolés; des outils indispensables pour les travaux auxquels les enseignés, les apprenants auront à faire; non seulement aujourd'hui mais surtout demain.

Lorsque tous les acteurs de l'éducation, notamment les enseignants et les encadreurs pédagogiques auront conscience de cette réalité, (Beaucoup d'ailleurs sont conscients de cette réalité, je n'en doute pas) que le savoir enseigné est un véritable outil de travail, travail d'aujourd'hui et travail de demain (travail physique ou travail intellectuel) et qu'ils le mettront à la disposition des élèves, des apprenants, alors la compétence tant voulue serait perceptible dans le travail. Car nous semble-t-il, la compétence s'observe à travers un travail, une activité, qu'il soit physique spirituel ou intellectuel et d'après PERRENOUD «L'idée de compétence n'affirme rien d'autre que le souci de faire des savoirs scolaires des outils pour penser et pour agir.»

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